Retour d'expérience d'Océane - Sénégal 2022

Découvrez le témoignage d’Océane, étudiante en Master de Sciences de l’Environnement à l’Université de Genève et stagiaire à l’IRHA depuis près d’un an. Elle revient ici sur son séjour au Sénégal, dans le cadre de la visite de terrain afin de suivre l'évolution des activités menées par l’IRHA.

« Novembre 2022 a été l'occasion pour moi de découvrir le pays de la teranga, une expérience riche en tous points de vue : rencontres humaines, découvertes culturelles, initiations culinaires et musicales, sans oublier les magnifiques paysages tapissés de ces arbres massifs si emblématiques de l’Afrique tropicale : le baobab.

Dans le cadre de mon master je réalise un mémoire sur les liens entre différentes problématiques environnementales (salinisation des terres, déforestation, érosion, manque d’eau, dégradation des sols), les pratiques agricoles locales et les diverses stratégies de gestion du territoire dans la région de Fatick ; un sujet se mariant à la perfection avec les activités mises en œuvre par l’IRHA sur des thématiques telles que la transition vers l’agroécologie, la restauration des écosystèmes, et l’optimisation de la ressource en eau.

Le but de cette mission était donc double : la découverte des projets et des partenaires de l’IRHA et la réalisation d’enquêtes avec les autorités et agriculteurs locaux constituant la base de ma réflexion pour ce mémoire.

Sous ma casquette de stagiaire j’ai donc pu observer en personne les réalisations de l’IRHA : les boulis (aménagement des points d’accumulation d’eau), les parcelles agroforestières, les pépinières mangrove (destinées au reboisement) et les calabashs (cuves de collecte d’eau de pluie). Lors de mon séjour chez notre famille d’accueil, j’ai même constaté en direct la nature parfois salvatrice de ces calabashs : elles nous ont assuré, à la famille ainsi qu’à de nombreux voisins, un accès à l’eau potable et aux commodités hygiéniques, ainsi que la possibilité de préparer les repas, ce qui n’aurait pas été faisable autrement, en raison d’une coupure d’eau de plusieurs jours sur le réseau de distribution.

Sous ma casquette d’étudiante, j’ai réalisé des entretiens. Au-delà de simples enquêtes visant à la collecte d’informations, celles-ci se sont révélées être de vrais moments de partage et d’apprentissage riches en émotions. Les chefs de village, ont été d’une aide précieuse. Leurs rôles d’avocats populaires en charge du règlement des litiges entre agriculteurs, de porte-paroles du village devant les collectivités et de garants de la cohésion sociale au sein du village, en font de véritables mines de savoirs. Les entretiens de groupe avec les femmes des villages à l’étude m’ont aussi particulièrement marqué. Ils incarnaient tout ce que j’avais pu m’imaginer des causeries africaines : un moment tout ce qu’il y a de plus convivial, où les femmes du village se réunissent autour d’un thé traditionnel, ponctué de règlements des palabres, et d'éclats de rire.

Ces donc avec des souvenirs plein la tête comme les soirées passées à égousser les arachides sur les airs de musiques du célèbre Youssou N'Dour et après avoir mangé le traditionnel couscous Sérère que je retourne à Genève. »