En travaillant avec des comités de sept villages situés dans la région de Fatick-Thiès au Sénégal, nous avons sélectionné 35 agriculteurs locaux, que nous formerons et aiderons à la création de parcelles agroforestières sur leurs terres. Sept autres villages seront identifiés en 2020 et une autre cohorte d'environ trente-cinq agriculteurs sera sélectionnée, formée et assistée pour développer des parcelles agroforestières. Les réunions de village au printemps 2019 ont eu lieu dans des salles de classe, sur des places de village sous arbres à palabres et dans des salles des fêtes, avec la présence des chefs de village respectifs à chaque événement. Pour que les agriculteurs puissent bénéficier du soutien du projet, ils doivent posséder des terres, avoir accès à un puits et être disposé à couvrir et à développer une zone agroforestière, conformément aux instructions de l'IRHA et de l'APAF Sénégal.
Dans les villages de Boyar ndiodiom, Nguéssine, Djilasse, Ngarigne, Sorobougou, Loul Sessene et Ngoé, avec lesquels nous travaillons cette année, des comités locaux d’agroforesterie ont été créés. Ces comités rassembleront les connaissances agricoles acquises par les agriculteurs participants sur la manière de planter et de gérer des parcelles agroforestières et de récolter l'eau de pluie pour l'irrigation des cultures. Les comités partageront ensuite ces connaissances avec d'autres membres de leur communauté villageoise.
Après avoir convoqué des réunions locales pour présenter notre projet «la Pluie, la Forêt, et les Hommes » aux agriculteurs locaux, nous avons reçu une réponse enthousiaste des villageois, qui reconnaissent les multiples avantages du projet. Une statistique motivante est qu’on prévoit une augmentation du rendement des cultures de 30 à 40%, une fois que les agriculteurs auront mis en place une culture de type agroforestière.Lors de la construction de parcelles agroforestières, les agriculteurs planteront des haies de délimitation contenant diverses espèces, dont Euphorbia. Ces plantes épineuses dissuadent le bétail de manger de précieuses récoltes, en l'empêchant d'entrer dans la zone de culture d'une parcelle. L'inclusion d'Euphorbia dans les haies de délimitation évite d'avoir à clôturer les parcelles agricoles; cela représente une économie d'environ 2'300 euros pour un seul hectare. La possibilité de participer à un projet qui aide les agriculteurs à protéger leurs cultures constitue un facteur de motivation important pour Mme Bemba, de Sorobougou. En tant que paysanne impliquée dans le projet d'agroforesterie cette année, elle note qu'il lui en coûte environ 230 euros/an pour acheter des plantes d'Euphorbia afin d'empêcher le bétail de la manger.
La végétation dense du périmètre protège également les jeunes plants tendres de l’effet desséchant de l’harmatan, un vent chaud qui souffle sur toute la région pendant la saison sèche. En plantant également des arbres tels que Samanea Siamea dans des haies délimitées, du bois de chauffage et du fourrage pour animaux peuvent être produits dans des parcelles agroforestières. Un seul arbre de Samanea siamea, pourrait produire 52 kg de bois et 19 kg de feuilles comestibles pour le bétail. Pascal Humbert, président d'APAF International, estime que le bois de chauffage peut être récolté dans des parcelles agroforestières quatre ans après leur plantation, permettant aux agriculteurs de disposer de deux mille euros de bois de chauffage par an (1 500 000 cfa / an). Il est clair que cette technique agricole offre aux agriculteurs ruraux un moyen viable d’accroître considérablement leurs revenus. Avec des perspectives aussi prometteuses, nous sommes très heureux d’avoir mené à bien la première partie de notre projet «Pluie, la forêt et les Hommes» avec APAF Sénégal dans la région de Fatick-Thiès.
Plus de détails sur les origines de ce projet de collaboration avec APAF Sénégal sont disponibles dans cet article de blog.
Un film sur la région du Sénégal où nous travaillons avec l'APAF est disponible ici sur notre site Web.